Autour du testament 5/7

Présentation. Je m'appelle Joseph, Gérard, Georges, Antoine, Dessaint dit St-Pierre, comte de BeRevue et prince d'Aquitaine.

Je suis Seigneur des hautes montagnes là où réside la lumière, c'est à dire la couleur.

J'ai six fois fait l'amour, trois fois je n'ai pas aimé cela, trois fois j'ai aimé cela à en mourir. Vous savez tout de moi maintenant. Je reste impassible et froid comme mer étale, je suis ni plus ni moins.

Non, non madame, je me refuse à la douleur de vous aimer. Je suis patient de la longueur du temps, de ma force et de ma rage, je me console, j'aime qu'à mon tour. Je suis riche ou pauvre, je suis puissant ou faible, suivant l'heure, je peux sourire et cela m'aide à pleurer, et quand je pleure, je ris.

Aimez-moi, donnez-moi, je vous dirai: merci pour la pitié qui donne. Aimez-moi, aidez-moi...

Comme moi, enfant trop pâle, on me tangente sur l'herbe, je trouve de ce, peu...

En passant, partagez avec moi, ma force d'un jour multipliera la vôtre. Vous deviendrez plus riche, plus fort, plus grand. Pas d'illusion! Aride et difficile est mon amour.

La force noire contre moi se déchaîne, va m'assaillir. Moi je garde mon calme et ma sérénité. Je reste impassible et froid comme mer étale.

Elle me fait souffrir... Je la prends parla main, je lui montre le vrai chemin: l'amour. Aidez-moi, partagez avec moi, donnez-moi, aidez-moi, donnez-moi l'intelligence, donnez-moi une âme.

Pourquoi la nature me maudirait--elle ?... moi queue a, elle-même, enfanté.

Pour moi, l'amour est un langage universel. Pour moi, je nais, je meurs, je renais et je progresse sans cesse. Les grandeurs ne sont jamais individuelles, je ne parviendrai au sommet qu'avec le concours d'un mettre visible ou invisible.

J'ai le mérite de l'effort, je cherche, je me heurte à la loi, je suis l'effort, le moi. Je suis le moi, je suis l'impulsion, je suis l'impulsion intérieure. Je suis l'étincelle qui allume le feu, je suis l'incendie.

Il m'est doux de ne plus juger, je passe avec un seul désir, on aime, on est délivré. Moi, je suis unité dans le tout, le tout dans l'unité.

En moi, l'étincelle jaillit de la pensée créatrice. J'ai tous les pouvoirs pour (m')appeler un Dieu. Je suis uni avec le tout, je lui suis semblable, ma vie s'étend, se propage, se confine.

Moi, je suis au dedans de tous les êtres et rien n'évolue en dehors de moi, je ne puis grandir en dehors de l'élément qui constitue les corps célestes, je dois les épouser, les transmuer, dominer la substance, non la subir; ... puis créer éternellement pour m'étendre.

Impossible qu'on se voit, impossibilité d'une communion entière avec le Moi et hors des êtres qui sont de moi, même de ceux non encore parvenus au stade de la conscience ou de l'entendement.

Aimer... puisque je ne peux concevoir la vie sans liens profonds appelés à m'unir au sein de l'amour.

Je donne... puisque aimer c'est rayonner. Je dois rayonner pour que se transmette la lumière.

Je jette un regard sur le devenir ... j'entends de pensée, j'apporte un peu d'espoir à ma douleur, j'évite les sourdes rancunes.

J'alourdis le fardeau matière, je crois à une vie unique. Je suis un, justice capricieuse, rien ne peut me révéler le pourquoi.

Je sais sourire ,je n suis pas beau. Je brave tous les obstacles ,j'ai la Certitude, je possède le repos bienfaisant, je suis d'autre plan, je suis d'autre forme, je possède les lanières (lumières) du Karma.

Toutes mes créations me reviennent, ces créations s'abattent sur moi, je devrais les suivre. Je suis secoué, emporté, astreint à des actes que ma conscience va réprouver.

Pourquoi ai-je fait cela ?

Mes propres désirs momentanément entassés, accumulés, attendaient la faille pour se précipiter sur moi. Ils s'abattent comme l'orage, provoquent des perturbations, ravages, et détruisent les désirs suscités chez les autres: un lit.

Sur un plan combiné qui rassemble le bourreau et victime, en inversant les rôles , il me faut subir. Au seuil de ma demeure, tout ce que j'ai rêvé hier, se réalise au moment archaïque du destin, au terme de ma révolution.

Dans le cirque (cercle) de mon existence, le Karma, plus rapide chez moi, parce que les émissions se font dans un plan plus éthéré, plus actives, il revient à une cadence accélérée.

Vérité, l'infiniment grand à l'infiniment petit, soit dans le conscient propre aux règnes minéraux et végétaux, instinct du règne animal, les réalisations conscience du règne humain.

Les élans sublimes des races plus évoluées, les mondes qui actionnent (sillonnent) l'infini, ceux-là, formation dans un berceau lointain, s'amoncellent les éléments renoués, fastes cimetières, du royaume éternel, se désagrègent pour renaître à nouveau. Absolument tout obéit à la même loi, il nous faut la vivre, il nous faut l'aimer.

Je dois laisser place aux autres et gagner d'autres lieux qui me sont réservés; je dois m'étendre.

Je ne pourrai tout savoir si je ne l'est(ai)en tout lieu. Dans le milieu où je vais pénétrer, je suis l'être qui rayonne, je serai aimé, je serai recherché. Je suis l'esprit, l'être, le spirituel.

Quand je parle, vous êtes suspendus à mes lèvres. Ce que je dis prend une expression différente, on ne cherche pas la nature de cette attirance.

Jouir par moi, par le moi, c'est ce qu'il y a de supérieur en moi: le Moi.

Je pense, je cherche, je sais, je sais, je sais, rien ne se donne. Quel que soit le lieu ou l'heure, quel que soit le temps, au fond de moi-même, jaillit l'étincelle, jaillit le moi, le passé.

Je m'en souviens, tout se continue.